Bulletin de la 165e cohorte - Hier aspirants, demain policiers!

En formation du 18 août au 27 novembre 2015. Une collaboration de Guillaume Thériault, aspirant policier de la 165e cohorte.    


Le métier du policier est sans contredit l’un de ceux qui frappe le plus l’imaginaire des gens, et ce, peu importe le sentiment qu’ils éprouvent pour ceux qui exercent ce métier.

C’est avec une fascination sans égal et qui semble ne jamais se tarir au fil du temps que les citoyens entament des discussions souvent enflammées et très polarisées au sujet du travail policier. On les admire et on les déteste. Pour le commun des mortels, tout est noir ou tout est blanc. Habitués aux films d’Hollywood, certains diront avec certitude : «On aurait dû faire ceci plutôt que cela», alors que d’autres diront «on aurait dû faire feu ou encore on n’aurait pas dû.» 

Malheureusement, dans l’action comme dans l’inaction, les policiers seront toujours critiqués, c’est ça le poids de l’uniforme. Rien n’est noir ou blanc, tout est gris. Quotidiennement, ceux-ci sont appelés à prendre rapidement des décisions dans des situations de crise où les variables qui motivent leurs choix sont souvent très subtiles et complexes.

Là où certains n’y voient que des certitudes, le policier lui distingue des nuances qui l’amènent à prendre des décisions qui suscitent l’incompréhension, voire l’indignation du public. 

Lorsque nous sommes arrivés en formation à l’ENPQ, nous étions ravis d’avoir enfin la possibilité d’obtenir des réponses à toutes nos questions, mais nous nous sommes rendu compte en cours de route, parfois avec stupéfaction, que les instructeurs n’ont pas de bonne réponse à donner, et ce, tout simplement parce qu’il n’y a pas de réponse magique! Il y a seulement de meilleures réponses que d’autres, et c’est souvent seul, face à lui-même, les deux bottines sur l’asphalte, que le policier ou la policière devra prendre, en une fraction de seconde, une décision parfois lourde de conséquences, tant sur le citoyen que sur la longévité de sa carrière. Souvent on s’interrogera pendant des mois sur une décision qui a dû être prise en un clin d’œil.

Fort heureusement, même si le rôle que nous devrons jouer ne fera pas toujours l’unanimité, les instructeurs ainsi que tout le personnel à l’ENPQ œuvrent quotidiennement avec rigueur, dévouement et passion afin d’outiller adéquatement les policiers de demain qui seront appelés à servir les citoyens dans une société à l’ère des réseaux sociaux, qui sont le théâtre de phénomènes sociaux complexes.

Au terme de leur formation, les aspirants de la 165e cohorte arriveront dans leur corps policier respectif la tête haute et prêts à assumer toute la rigueur et le professionnalisme que commande la société d’aujourd’hui aux représentants de la loi. Au fond d’eux-mêmes, ils savent que leur passage à l’ENPQ les a dotés des meilleurs outils et de toute la capacité de discernement que les instructeurs ont su leur transmettre.

Pendant 15 semaines, jour par jour, heure par heure, nous avons affronté les tempêtes qui se sont dressées devant nous. Chacun de nous, peut-être certains plus que d’autres, portera à jamais les stigmates du combat face à lui-même auquel il a pris part, mais il en sortira grandi. Tous auront appris à se connaître, mais surtout, ils auront donné le meilleur de leur personne. Quoi qu’il en soit, peu importe la manière dont nous sommes sortis de notre zone de confort, ce vendredi, nous serons tous les mêmes. Certains retiendront péniblement les larmes chargées de toutes les émotions qu’ils ont vécues durant leur stage alors que d’autres trépigneront de joie. Chose certaine, c’est tour à tour que nous franchirons les quelques derniers mètres qui nous séparent du diplôme dont nous rêvons depuis tant d’années.