En formation du 6 décembre 2021 au 6 mai 2022. Une collaboration de Thomas Chamberland, Maxime Corriveau, Anthony Langlais et Tommy Leblanc Payeur et Mathieu Lemieux.
Ceci est le premier d'une série de trois articles qui marquera notre passage à L'École nationale de police du Québec (ENPQ).
Première nuit. C'est dans la soirée froide du 6 décembre que nous franchissons enfin le seuil de l'école. Le cœur fébrile, nous contemplons enfin les portes de notre avenir. Dès notre arrivée, nous sommes accueillis par les instructeurs qui nous saluent par cette phrase que nous attendions depuis si longtemps : (Monsieur, Madame) bienvenue à l'ENPQ. On rassemble nos bagages et on se dirige vers le gymnase ou nous sommes subdivisés en chambrée et sous-groupes. On rejoint ensuite nos chambres, on y défait rapidement nos bagages et on enfile l’uniforme pour la première fois. La cravate nous va bien. Nous sommes attendus à l'auditorium pour y rencontrer le responsable des activités périscolaires. Son message est clair, à présent nous acceptons d'agir et d'être traités comme des "polices". D'intégrer et de représenter les valeurs du code RIDER.
Les premières nuits ne sont jamais faciles et l'adaptation est plus rude pour certains. Dès notre première semaine, nous rencontrons nos tuteurs et nous sommes pris en charge par les aspirants seniors de la 228e cohorte.
Croyez-nous, les débuts sont plus difficiles qu’ils n’y paraissent. Chaque matin on se lève sur un pied de guerre. Lever à 6h, faire son lit, préparer et revêtir l'uniforme, cirer ses bottes, descendre pour le déjeuner à 6h30, 15 minutes pour déjeuner, remonter au dortoir pour y ranger, laver et ordonner sa chambre et passer l'inspection de la chambrée à 7h45. Rien n'échappe au regard aiguisé des officiers de la 228e. À l'ENPQ les standards sont élevés et le tout doit être impeccable, on n’attend de nous rien de moins que de l'excellence. La difficulté du quotidien nous amène à tisser des liens avec nos co-chambreurs qui, rapidement, deviennent amis et confidents. On n’a pas à aller bien loin pour trouver une âme charitable pour repasser une chemise ou nous aider avec un 45 mal plié. Rapidement l'esprit de groupe se propage de chambre en chambre et nous formons 2 sous-groupes d'aspirants unis, soit Alpha et Bravo. Cependant, notre lancée est perturbée dès de notre premier weekend. Pour des raisons de santé publique, nous devons reporter notre stage à plusieurs semaines.
Retour en internat complet:
À notre retour, c'est l'internat en isolement complet, comme l'ont vécu les aspirants de la 222e (chapeau à vous). On nous prévient que ce ne sera pas toujours facile, mais que nécessité l'oblige. Dans les 3 semaines qui suivent, on élit nos officiers et nous participons à de nombreuses leçons. La majorité des cours sont centrés sur une révision de nos acquis antérieurs en matière de droit et de communication. Enfin, on revêt la tenue opérationnelle pour la première fois. On prend beaucoup trop de temps à s'admirer dans le miroir de sa penderie, à contempler le reflet d'un rêve qui se concrétise. À cet instant, on réalise à quel point nous avons fait du chemin...
De plus, on prend le volant d'un véhicule patrouille pour la première fois. On découvre qu'un charger sa tire, mais ça dérape aussi... Soyez prudent! Nous participons à nos premières leçons au champ de tir. On a enfin l'impression d'enfiler ses propres bottes de police, de faire ses premiers pas vers la vocation que nous avons choisie. Rappelez-vous bien que si vous êtes arrivé jusqu'ici ce n'est pas une question de chance, mais bien de mérite! De sueurs, de rapports et de quelques larmes...
Les weekends sont mouvementés. Entre activité policière, étude et gym, on parvient à trouver le temps de se réunir devant un jeu de société ou à pratiquer des activités sportives. Lors de la fin de semaine de la 4e semaine, des aspirants de la 229e ont organisé un tournoi de spikeball au profit de l'organisme sans but lucratif La Vigile. Tous les aspirants de la 230e ont tous entendu parler des fameux vainqueurs...
La 5e semaine est marquée par notre première activité de patrouille. Nous sommes TOUS fébriles. Pour la première fois, nous sommes confrontés à la réalité qui nous attend dans la rue. Sous la supervision de nos précieux tuteurs, tout un chacun avons vécu un même scénario résolu différemment. Cette intervention nous permet de constater nos forces, nos points à améliorer, mais aussi de constater que chaque policier est unique, irremplaçable. Ici, il n'y a pas d'échec, seulement de nombreux apprentissages. On éveille la mentalité du gagnant en chacun de nous et on réalise que les véritables gagnants sont ceux qui, malgré tous les obstacles, décident de se relever et de devenir toujours plus forts... de comprendre ce que signifie le savoir-être et la force d'agir.
Du comité de votre journal.