148e cohorte – En formation du 23 février au 6 juin 2014. Une collaboration de Caroline Coallier, Alexandre Genois, Élisa Leduc et Dominic Renaud, aspirants policiers de la 148e cohorte.
L’attente étant finalement terminée, c’est avec fierté que la 148e cohorte a intégré l’École nationale de police du Québec. Le 23 février 2014 est une date qui restera gravée dans la tête de plusieurs, car elle représente la date d’entrée de 72 hommes et femmes des 4 coins du Québec à l’École nationale de police du Québec.
À ce moment, nous ne nous imaginions pas l’ampleur de l’aventure dans laquelle nous nous embarquions. Fébrilité et nervosité étaient au rendez-vous lors de nos premiers pas dans cette grande école qui allait devenir notre 2e maison pour les 15 prochaines semaines.
Dès notre arrivée, nous avons dû aller chercher notre horaire, notre literie ainsi que notre uniforme. Notre capacité d’adaptation a vite été mise à l’épreuve alors que nous apprenions déjà la base des manœuvres policières dans le gymnase.
Fut ensuite le tour du ménage, du repassage et du rangement de la chambre. Nous avons vite compris que l’aventure était réellement commencée et que l’entraide devrait être au rendez-vous pour réussir. C’était le début de la formation initiale en patrouille-gendarmerie pour la 148e cohorte, déjà devenue une famille.
Dès notre arrivée, nous avons été lancés dans la réalité de la formation : lectures préparatoires, tests formatifs, cours théoriques. Chacun d’entre nous n’attendait que le moment de mettre le tout en pratique. D’abord, nos nombreux cours d’intervention physique et de tir nous ont permis de découvrir l’usage convenable de nos armes. Puis, nos cours d’interception de véhicules et les plateaux d’intervention (mises en situation dans les installations de l’École) nous ont donné un avant-goût de certains aspects de nos journées de patrouille. Les cours de conduite nous ont permis d’expérimenter les véhicules avec lesquels nous aurons à travailler au quotidien (cours qui ont donné lieu à des faits cocasses dans notre cohorte).
Nous avons également fait notre première sortie policière qui est en fait une journée de patrouille avec notre partenaire. Nous avons pu réaliser que tout ce qu’on avait appris précédemment en 3 ans en techniques policières au collège devrait être mis en pratique dans des interventions qui peuvent se passer en moins de 30 minutes. Tout va extrêmement vite et les exigences envers les policiers sont élevées, nous devons donc livrer la marchandise au meilleur de nos capacités.
Lors de cette 4e semaine bien remplie, se déroule l'expérimentation de l’aérosol capsique aussi appelé «poivre de Cayenne», expérimentation redoutée par plusieurs. L’horaire des expérimentations étant étalé sur 3 jours, selon les différents groupes, a permis à plusieurs de voir les effets de cette arme intermédiaire sur leurs collègues aspirants policiers et ainsi avoir un avant-goût de ce qui les attendait. C’est vêtu d’un chic imperméable noir et blindé de courage que nous nous sommes présentés tour à tour devant l’instructeur pour prendre une dernière grande respiration avant de lever notre bras en signe de «JE SUIS PRÊT!». La douleur indescriptible, les voix tremblantes, les cris, les crachats, le temps interminable à se faire désarmer, le paradis de mettre notre visage dans un simple bac d’eau et notre course en rond à l’extérieur face au vent, toujours nous nous rappellerons de cette journée. L’entraide démontrée lors des expérimentations a eu comme conséquence de resserrer les liens entre les membres de la cohorte. Nous tenons à nous féliciter pour tout le professionnalisme démontré lors de cette redoutable expérience, mais qui en bout de la ligne nous a tous fait grandir.
Le passage en tant que cohorte junior ne fut certainement pas évident pour notre groupe, mais il est rempli de souvenirs qui resteront gravés dans notre mémoire à jamais. Que ce soit en raison de la douleur ressentie lors des cours d’intervention physique ou de la multitude d’informations à retenir, chaque aspirant policier a su garder courage et a traversé ces épreuves au même titre qu'il a réussi à parcourir le chemin pour se rendre à cette prestigieuse école.
C’est la tête haute que la 148e cohorte a souhaité un au revoir à la 146e cohorte qui l'a guidée dans son parcours en tant que junior. L’esprit de famille n’est plus juste un principe énoncé en début de séjour, c’est une réalité en laquelle chacun des aspirants policiers de la 148e cohorte croit indubitablement. Ensemble nous sommes arrivés à l’École, ensemble nous terminerons!