Recherche - Vers de meilleures interventions psychologiques auprès des policiers québécois

De gauche à droite, de haut en bas, Annie Gendron, Ph. D., chercheuse, ENPQ, Andrée-Ann Deschênes, Ph. D., professeure chercheuse, UQTR, Marie-France Marin, Ph. D., professeure à l’UQAM et chercheuse au CIUSSS de l’Est de l’Île de Montréal, et Josée Bergeron, psychologue, ENPQ.

Quels sont les services de soutien psychologique mis à la disposition des policiers par les organisations policières? Quelle est la perception des policiers quant à ces services de soutien? Et quels sont les besoins exprimés par les policiers en matière de soutien psychologique au travail après une exposition à un événement potentiellement traumatique? 

En vue de proposer des lignes directrices quant aux meilleures pratiques d’intervention et de soutien psychologique auprès des policiers québécois, une équipe de recherche dirigée par la professeure chercheuse de l’UQTR, Andrée-Ann Deschênes, Ph. D.1, vient de terminer l’inventaire des pratiques actuelles en cette matière de même que l’identification des besoins des policiers quant aux interventions post-trauma à favoriser.

Il s’agit de la phase 1 de l’étude financée par le Conseil de recherche et de sciences humaines du Canada. Un comité consultatif composé de représentants de 12 corps de police de tous les niveaux de service assure un suivi des travaux de cette équipe.

Résultats 

Les résultats de la première phase de la recherche ont été obtenus auprès de 46 policiers ayant participé à des entretiens qualitatifs, dont 16 femmes et 30 hommes. 

Cinq grands types de besoins ont ressorti de ces entretiens, notamment à l’égard de l’organisation, du gestionnaire, des intervenants psychosociaux, du syndicat et des pairs.

Les grands constats :

  • Les ressources de soutien psychologique doivent avoir une expertise quant à la réalité policière et au trauma;
  • L’offre de soutien psychologique doit être uniformisé et facilement accessible pour tous les corps de police;
  • La prévention de la santé psychologique chez les policiers doit être une préoccupation de l’ensemble des parties prenantes organisationnelles;
  • Le soutien psychologique doit couvrir à la fois la prévention primaire, secondaire et tertiaire.

Prévention primairePrévention secondairePrévention tertiaire
 
  • Sensibiliser les policiers aux problématiques de santé mentale
  • Former les gestionnaires sur les enjeux reliés à la prévention
  • Assurer la préparation nécessaire pour déployer le soutien psychologique en cas d’événement majeur au sein des organisations
 
 
  • Détecter et orienter les policiers en besoin
  • Intervenir lors de situation de crise ou à la suite d’événements potentiellement traumatisants avec des ressources internes et externes
 
 
  • Rendre accessibles les services curatifs spécialisés selon les besoins
  • Faciliter le retour au travail des policiers à la suite d’une absence pour un problème de santé mentale
 

Pour plus de détails

Pour plus de détails concernant les résultats de la phase 1, consultez les fiches synthèses de la Phase 1Ce lien ouvre un document pdf dans une nouvelle fenêtre.(1.3 Mo).

Phase 2

L’équipe de recherche a déjà entamé la phase 2 de l’étude, laquelle vise à évaluer l’efficacité des pratiques d’intervention post-trauma. Pour ce faire, différents protocoles sont expérimentés et évalués parmi les 12 organisations participantes afin de déterminer les meilleures pratiques de gestion en matière de soutien psychologique chez les policiers. 

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1 Dirigée par la professeure chercheuse en gestion en sécurité publique Andrée-Ann Deschênes, Ph. D., professeure chercheuse à l’UQTR, cette recherche est menée en partenariat avec l’École nationale de police du Québec, notamment avec Annie Gendron, Ph. D., chercheuse, et Josée Bergeron, psychologue, ainsi qu’avec Marie-France Marin, Ph. D., professeure à l’UQAM et chercheuse au CIUSSS de l’Est de l’Île de Montréal.